jeudi 29 décembre 2011

Oui, je suis en retard, on n'est plus mercredi, mais voilà quand même du Montessori ! #11

Me voici en retard pour mon rendez vous du mercredi ! Mais c'est pour la bonne cause: la faute à des vacances qui ont duré plus longtemps que prévu !


Pour ce 11ème rendez-vous, je vais vous parler des témoignages d'Elodie du blog Conseils éducatifs, et de Muuuum qui ont gentiment accepté de m'apporter leur témoignage et leur vision au sujet de la pédagogie Montessori.


Muuum connait Montessori par son approche scolaire (son père étant un ancien instituteur) La pédagogie Montessori s'inscrit dans ces pédagogies dites alternatives auxquelles son père s'intéressait. (Montessori, Freinet,etc...)
Son interrogation principale, tout comme la mienne d'ailleurs, est de se positionner entre d'un côté des conditions d'apprentissages qui se dégradent à l'école traditionnelle, et  de l'autre côté la crainte d'avoir un enfant "marginal", qui risque de ne pas pouvoir s'adpater ensuite à un modèle plus traditionnel.


Elodie nous suit également dans cette interrogation, et ajoute le problème du coût financier d'une scolarisation en école Montessori.


Une alternative peut être d'adapter quelques principes à la maison, tout en scolarisant son enfant dans le circuit "classique". 


Muuum a ainsi adapté quelques principes de la méthode pour son petit garçon, en aménageant son espace et en fabriquant quelques petits jeux.


Elodie quant à elle nous rappelle quelques grands principes de la méthode:



  • responsabiliser l'enfant sur le rangement  et le nettoyage de son espace de jeu,
  • favoriser l'utilisation de matériel et outils adaptés à la taille et aux capacités de l' enfant
  • donner une place à chaque chose
  • observer les enfants et respecter leurs périodes sensibles afin de leur proposer des activités adaptées.

Ainsi, si la pédagogie semble laisser une grande liberté aux enfants, le rôle de l'adulte n'est pas à sous-estimer: il observe, propose, explique les activités les plus adaptées possible aux enfants, afin de les guider au mieux vers le chemin de l'autonomie.

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Personnellement, j'avoue que le plus grand frein pour moi est le côté financier.
Dans mes rêves, j'aimerais pouvoir inscrire mon fils dans une école Montessori pour ses années d'école maternelle, puis le réintégrer dans le circuit traditionnel à l'entrée au CP. Et dans l'idéal de mes rêves (!!), je ferais moi-même une pause dans l'Education Nationale et enseignerait dans l'école Montessori le temps que mon fils y serait scolarisé. Puis, forte de cette expérience, je réintégrerais l'EN ensuite.
Oui, je sais, ce n'est pas aussi simple...

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Merci les filles pour votre participation !

Vous pouvez lire les billets d'Elodie sur le sujet ici, ici et ici.





jeudi 22 décembre 2011

La fête, ça fait grandir ! (vendredis intellos)



Pourquoi faire la fête ?

Puisque l’heure est aujourd’hui à la fête, je vais m’intéresser à la fête, côté enfants. Pour cela, j’ai une fois de plus sorti mes vieilles revues  du « Journal des professionnels de l’enfance », et plus particulièrement le numéro 38 (janvier/février 2006) dont le dossier s’intitule justement « C’est la fête ! »… ça ne pouvait pas mieux tomber !

Je me suis intéressée à l’article « La fête, ça fait grandir », écrit par  Isabelle Teixera, responsable pédagogique aux Scouts et Guides de France.


Tout d’abord, nous pouvons distinguer 2 types de fêtes :

-les fêtes institutionnalisées, qui permettent de marquer le temps qui passe. Ces fêtes du calendrier permettent à l’enfant de se situer et de se projeter dans le temps. 
C’est le cas par exemple des fêtes de ces prochains jours.

-les fêtes liées à la vie de groupe. Celles qui donnent du sens à ce qui a été vécu, qui célèbrent une étape, une réussite,…

« La fête va alors être le moyen de souligner, de signifier un progrès, une découverte, un apprentissage, une nouvelle expérience. Outre le fait que célébrer un temps fort permet de lui donner une fin et une reconnaissance officielle, cela offre également l’occasion de faire une pause et de regarder ce qui vient d’être vécu, en quoi les enfants ont grandi et ce qui a permis cette progression. A l’image d’Asterix qui ponctue chacune de ses aventures par un énorme banquet sous les étoiles, faire la fête évite de tourner trop rapidement la page sans avoir eu le temps de la contempler, la savourer et la digérer pleinement. »


Mais la fête, c’est aussi et surtout un espace de liberté, une bulle hors du temps où certaines règles ont le droit d’être transgressées : se coucher tard, manger plus de sucreries, …

« Faire la fête, pour un enfant, c’est donc très souvent « sortir un peu du cadre », mais une sortie de cadre autorisée, limitée dans le temps, justifiée et permise par les adultes (qui le plus souvent vont eux-mêmes se dérider et « lâcher un peu de lest »), donc un espace de liberté justifié et rassurant, car l’enfant sait qu’une fois la fête terminée, les maquillages effacés et les décorations rangées, la vie « normale » reprendra sa place et avec elle son « protocole » ordinaire . »


Alors, quels sont les ingrédients d’une fête réussie :

Les enfants sont très attachés au cadre : les décorations, guirlandes créent une ambiance particulière et permettent à l’enfant de se projeter dans un imaginaire. Les lieux communs deviennent magiques, féériques le temps de la fête.

Les rituels ont aussi leur importance : chaque type de fête à son rituel : la bougie d’anniversaire, la galette de l’Epiphanie, les déguisements du Carnaval… Un Noël sans sapin n’aura probablement pas la même saveur.

La fête, c’est aussi  la nourriture. Mais ce qui intéresse les enfants, ce n’est pas la grande gastronomie, mais plutôt toutes les sucreries et friandises habituellement interdites. Vive les brochettes de bonbons et les petits gâteaux !

Et enfin, comme nous l’avons vu, une fête réussie c’est aussi une fête permettant un espace de liberté. Les enfants ne vont pas rester sagement assis à table. La fête, on la vit avec tout le corps ! Rions, chantons, dansons !!!


Alors, vous êtes prêts maintenant ?

Bonnes fêtes à vous tous et Joyeux Noël à vous et vos petits Lutins !!!

Vous pouvez retrouver cet article sur Le blog collectif des Vendredis Intellos





mardi 20 décembre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #10

Vous l'attendiez toutes (et tous ?)... Vous trépigniez d'impatience... Revoici, revoilà,


LE GRAND RETOUR DES RENDEZ-VOUS MONTESSORI !!!!


Cette fin d'année étant propice aux rétrospectives diverses et variées, voici pour commencer un petit retour sur mes précédents rendez-vous:












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Aujourd'hui, je voulais vous parler d'un point qui m'interpelle de plus en plus: les classes par année d'âge.
En effet, je trouve ce système de plus en plus absurde.
Quand on a un bébé, on ne cesse de nous répéter, et à juste titre, que chacun évolue à son rythme. Ainsi, il est tout à fait admis qu'un bébé peut aussi bien marcher à 9 mois qu'à 18 mois. 
Il en va de même pour d'autres acquisitions (la parole, la propreté,...) où même si parfois les parents s'inquiètent d'un éventuel retard dans les acquisitions , ils seront aussitôt rassurés: "chacun son rythme".

Et puis.... le bébé grandit et rentre à l'école, et PATATRAS !!! Dès 3 ans, le "chacun son rythme" devient plus difficile à admettre. L'enfant devient un élève, qui doit atteindre les mêmes compétences que tous ses petits camarades à  la fin de l'année. Et gare à l'entrée au CP où si tu ne sais pas lire à Noël ça commence à être louche...
Les compétences acquises et non acquises sont notées dans le livret d'évaluation qui va suivre l'élève l'année suivante. En cas de compétences non-acquises, l'élève pourra se voir proposer des activités de remédiation.

Alors, effectivement pour certains élèves cette évaluation précoce permet de remédier rapidement à d'éventuels troubles des apprentissages. Mais pour les autres, ceux qui ne sont tout simplement pas prêts pour certains  apprentissages ? Ils peuvent à tort débuter leur scolarité avec une étiquette "d'élève moyen" ou pire encore, de "mauvais élève"...

Alors, me direz vous, pour ces enfants là, il existe le redoublement, qui leur permet d'avoir plus de temps pour apprendre... Mais ce redoublement justement est de plus en plus remis en cause et est amené à disparaître. En effet, l'expérience  montre que ces redoublements sont rarement profitables et peuvent inscrire l'élève dans une spirale d'échec...

Alors que faire ?
Et si les classes multi-âges étaient une solution ?
Attention, je ne parle pas des cours doubles ou autres cours multiples qui existent déjà. Car dans le cas par exemple d'une classe de CP-CE1, l'élève est quand même associé à un niveau de classe (CP ou CE1).

Dans une maternelle Montessori, les enfants de 3 à 6 ans se retrouvent dans une même classe. Ce système favorise l'entraide entre les élèves, mais aussi le respect du rythme des acquisitions des élèves. 
Et puis, il faut le dire, ça vous arrive souvent vous, dans la vraie vie, de vous retrouver avec une vingtaine de personnes du même âge que vous ?


Dans ce dossier du Café Pédagogique, il apparaît d'ailleurs que ce fonctionnement en classe multi-âges peut être profitable aux élèves, à condition d'utiliser l'hétérogénéité des élèves comme un atout, et non comme une contrainte comme c'est souvent le cas dans les classes muti-niveaux classiques (cours doubles, etc...)




Personnellement, dans mon expérience d'élève et de "maîtresse", je n'ai eu que des cours simples (comprendre un seul niveau).
Et vous quelles sont vos expériences, vos avis au sujet des niveaux de classes ? Êtes vous favorables aux classes par année d'âge ? Ou au contraire vous êtes déjà convaincues par les classes multi-âges ?


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La semaine prochaine, je vous parlerai des contributions de Muuuum et de Elodie Conseils Educatifs. (désolé de le faire si tardivement) Si vous voulez vous aussi apporter votre témoignage ou votre réflexion, faites-moi signe !!! 



mercredi 16 novembre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #9

Merci à Laetibidule d'avoir apporté son témoignage au sujet de la méthode Montessori.
J'avoue que je suis un peu déçue de ne pas avoir eu plus de réponses à mon appel lors du précédent rendez-vous Montessori. Il me semblait intéressant d'échanger au sujet de cette méthode, d'autant que je ne pense pas être la seule à m'intéresser à cette pédagogie (de plus, avoir l'avis aussi de personnes qui ne sont pas séduites par cette approche aurait été intéressant également car cela aurait pu soulever d'autres points de réflexions...)


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Laetibidule nous parle de son expérience en tant qu'ATSEM auprès d'une enseignante appliquant les principes Montessori dans sa classe de Petite Section de Maternelle.

Il faut savoir que la pédagogie Montessori est le plus souvent enseignée dans des écoles privées hors contrat avec l'Education Nationale. En effet, les classes Montessori ne suivent pas le programme de l'EN, et le fonctionnement est vraiment différent (j'aurai l'occasion d'en reparler lorsque j'aurai fait ma journée d'observation dans une école Montessori de ma région). Mais certains principes peuvent toutefois être transposés dans une classe traditionnelle. Ce que fit donc cette maîtresse.


La pédagogie Montessori accorde une grande place au respect de l'enfant, de son rythme, de ses besoins, de ses envies. Ainsi, les enfants choisissent leur activité. Ce point est souvent interprété, à tort, comme du laxisme. En réalité, les apprentissages sont plus efficaces car les enfants sont motivés, l'enfant choisit une activité correspondant à son centre d'intérêt du moment, sa période sensible.
L'enfant est aussi responsabilisé dans son activité. Il gère son travail depuis l'installation, jusqu'au rangement du matériel.Il apprend ainsi à devenir autonome.


Concernant le choix d'activité , voici un exemple concret appliqué dans une école "classique". Nous ne sommes plus dans du "vrai Montessori", mais on retrouve l'esprit de cette pédagogie.
Dans ma classe, je réfléchis d'ailleurs de plus en plus à ce principe "d'inscriptions aux ateliers". Pour l'instant, j'ai mis en place un système d'inscription pour les activités d'accueil, et cela fonctionne vraiment bien. Je continue à y réfléchir pour peut être appliquer ce système d'inscription à mes ateliers en journée pour la prochaine période...


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Ce "mercredi Montessori" s'adressait donc davantage à mon côté "maîtresse". C'est ce que je trouve génial dans cette pédagogie: ce lien qui est fait entre ma pratique enseignante et mon rôle de maman. Et c'est dans ces moments là où je suis contente d'exercer ce métier.




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A mercredi prochain pour continuer à découvrir cette méthode !
(Et j'accepte toujours vos participations, c'est ce qui rend ma recherche plus riche ;-) )




vendredi 11 novembre 2011

Des étiquettes pour ranger dans des cases



Non, je ne vais pas vous parler d'une méthode pour bien ranger son bureau !
Je réponds tardivement à Vaallos qui nous parlait des bébés que l'on met dans des cases dès leur plus jeune âge, et de ces personnes que l'on finit par créer à force de vouloir les faire rentrer dans ces fameuses cases.
J'ai mis du temps avant de commencer cet article car il y a en fait tellement de choses à dire sur ce sujet, que j'ignorais par quel bout j'allais commencer...


Je vais donc commencer par vous parler de mon Petit Bonhomme.


Le premier mois de sa naissance, j'en ai entendu des choses à son sujet !
A commencer par l'infirmière de néonat... Elle me dit avec un grand sourire "oh, il a beaucoup pleuré cette nuit", puis en regardant mon Lustucru "Mais je commence  à te connaître, toi, tu es un petit capricieux !" (oui, c'est sûr qu'il faisait des caprices... Il avait 2 jours, était malade, et avait été brutalement séparé de sa maman... pffffff.... Je vous jure, celle là, j'espère ne jamais la recroiser...)


Mon Loulou avait tendance à pleurer en bloquant sa respiration, comme des spasmes du sanglot. Ce qui lui a valu d'être qualifié  d'enfant colérique, ayant du caractère, probablement un enfant qui va être difficile... 
Mon fils était comparé à un autre enfant de mon entourage, réputé pour avoir un fort caractère, et qui pleurait de la même manière étant bébé. (bah oui, tant qu'à ranger bébé dans une case, autant le mettre dans une case où il y a déjà quelqu'un, c'est plus pratique...) A 1 mois, ma belle-mère trouvant qu'il pleurait beaucoup me dit "oh, il aura du caractère" ! Je lui réponds que c'est tout de même un peu tôt pour le dire ! Et voilà qu'elle me répond: "tu verras..." (genre, elle sait plus que moi...grrrrrr)


Bref, je n'ai heureusement pas écouté toutes ces co****ries !


2 mois plus tard, le discours avait totalement changé. Depuis les 3 mois de mon Lustucru, toutes les personnes qui le rencontrent, que ce soient des proches ou des inconnus, me disent qu'ils le trouvent calme, souriant, agréable, gracieux, sympa, un enfant "sur mesure", etc...


Je me demande alors ce qui ce serait passé si j'avais écouté ces co****ries du 1er mois.
Si, dès le départ, je m'étais mise dans l'idée que mon Loulou avait effectivement un fort caractère. Cela nous aurait sans doute placé dans un  rapport de force. J'aurais voulu ignorer ses pleurs, histoire de lui faire comprendre que ce n'est pas lui qui commande, au lieu d'être à son écoute. Ainsi, il ne se serait pas senti rassuré, en sécurité, et aurait sans doute continué à exprimer ses émotions, peut être de manière plus forte encore, rentrant ainsi dans ce rapport de force que j'aurais instauré. En grandissant, il aurait continué à exprimer "son caractère", donnant raison à toutes les mauvaises langues de la première heure. 
J'ai connu de ces mamans, ayant des enfants "difficiles", et expliquant que "heureusement que dès le début elles ont fixé des limites, heureusement qu'elles n'ont pas cédé" ... Mais, et cela n'engage que moi, je ne peux pas m'empêcher de penser que si justement elles avaient été davantage à l'écoute de leur bébé, sans avoir peur de "perdre le pouvoir", elles n'en seraient peut être pas là... (et d'ailleurs, je n'aime pas du tout ce terme de "céder"...)


Cela me fait penser à l'effet Pygmalion, que j'ai mentionné à la fin de cet article pour les Vendredis Intellos.
L'effet Pygmalion est un principe pédagogique qui veut que le regard qu'un enseignant a sur ses élèves peut influencer les résultats scolaires de ceux-ci.
Ainsi, si l'on place un enseignant dans une classe en le prévenant au préalable qu'il s'agit d'une classe difficile, ou au contraire d'une classe ayant de bons résultats, l'enseignant n'agira pas de la même manière. Et les élèves que l'on estimait "bons" dès le départ vont progresser davantage que ceux que l'on jugeait "difficiles".


Si cela est vrai en pédagogie, cela doit certainement être vrai dans notre rapport avec nos enfants.
Imaginez 2 enfants que vous ne connaissez pas. On vous prévient pour l'enfant (a) de faire attention car il a un sale caractère, et pour l'enfant (b), que c'est un enfant adorable.
Comment allez vous réagir quand l'un des enfants va pleurer ? Il y a fort à parier que vous n'aurez pas la même attitude selon si c'est l'enfant (a) ou l'enfant (b) qui pleure. L'enfant (b) bénéficiera probablement d'une meilleure écoute de votre part, alors que pour l'enfant (a), vous lui demanderez peut être "d'arrêter son cinéma"...


Le regard que l'on porte sur un enfant a donc une grande importance, et peut avoir une influence sur son comportement.
Une étiquette peut être néfaste, même si a priori elle semble positive. 
Ainsi, l'enfant qualifié de "fort", n'osera pas exprimer ses émotions, l'enfant "intello" aura la pression de la réussite, l'enfant "dévoué" aura peut être parfois l'impression de jouer un rôle qui n'est pas le sien, etc...


  
Alors, je vous l'accorde, ce n'est pas toujours facile d'éviter de coller ces étiquettes, et souvent les personnes qui le font ne pensent pas à mal.
J'ajouterais même qu'en tant qu'enseignante, c'est très difficile de ne pas catégoriser ainsi les élèves. Les évaluations, les mises ne place "d'aides personnalisées" pour les élèves "en difficulté", les réunions entre collègues, nous font parfois oublier l'enfant qui est derrière l'élève, l'enfant qui progresse  à son rythme, l'enfant qui n'est pas toujours un "élève stéréotypé". Je vous invite d'ailleurs à réfléchir à la notion de "bon" ou de "mauvais" élève ici.


Pour en revenir aux étiquettes que l'on peut coller, parfois inévitablement, sur nos enfants, je pense qu'il faut garder à l'esprit que chaque trait de caractère peut toujours être nuancé,  laissant ainsi une porte ouverte à l'enfant afin qu'il ne se sente pas enfermé dans un rôle.
Ainsi , mon Lustucru est en général plutôt cool, MAIS il sait s'exprimer quand quelque chose ne va pas.


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D'une manière générale, l'essentiel est d'être à l'écoute de son enfant, tout simplement. <3



mercredi 9 novembre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #8

Pour ce 8ème rendez-vous hebdomadaire sur le thème Montessori, je compte sur votre participation !


Je vous ai préparé quelques questions auxquelles vous pourrez répondre, soit sur votre blog (en me mettant le lien de votre article en commentaire) ou bien en répondant directement en commentaire (si vous n'avez pas de blog, par exemple). 


Le but est d'échanger vos expériences, réflexions, interrogations, et même critiques au sujet de la pédagogie Montessori.


Alors, dites moi...


-Connaissez-vous la pédagogie Montessori ? (ou est-ce la première fois ici que vous en entendez parler ?) Comment avez vous connu cette approche ?
-Quel est selon vous le point fort de cette pédagogie, ce qui vous attire ?
-Qu'est-ce qui au contraire, vous semble plus critiquable ?
-Dans quel cadre vous intéressez vous à cette approche ? (professionnel, familial,...)
-Avez vous déjà appliqué certains principes ? Racontez nous !
-Un livre, un site internet à nous conseiller ?


Vous pouvez répondre à toutes les questions, ou partiellement, ou en développant davantage, selon votre inspiration.
Pour le prochain rendez-vous Montessori la semaine prochaine, je ferai une petite synthèse de vos participations.

Je compte sur vous ! ;-)






vendredi 4 novembre 2011

Si les élèves étaient des animaux... (Vendredis Intellos)



Si un bon élève était un animal, quel animal serait-il ?
Si un mauvais élève était un animal, quel animal serait-il ?

Ce sont les deux questions que je vous ai posées via Facebook et Hellocoton.

Ces deux questions ont également été posées à 63 élèves de CM2 par Marie-Anne Mallet (Psychologue, docteur en sciences de l'éducation, chargée d'enseignement à l'université de Nîmes) dans le cadre de sa thèse de doctorat en sciences de l'éducation (Statut scolaire et image de soi en fin de primaire-Etude clinique de la représentation par l'enfant de son niveau et de ses interférences sur sa scolarité. (2004)) dont une partie des résultats a été publiée dans le numéro 36  de la revue "Le journal des Professionnels de l'Enfance" (septembre octobre 2005)

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La volonté de Marie-Anne Mallet est de s'intéresser aux "représentations enfantines relatives aux différents statuts scolaires si présents dans chaque classe".
En effet, dans chaque classe traditionnelle, on peut voir émerger 3 groupes d'élève: les "bons", les "moyens", les "mauvais".
Ces catégorisations ne sont pas toujours explicites mais existent pourtant réellement dans l'esprit des enseignants, des parents, mais aussi des enfants eux-mêmes.

Marie-Anne Mallet a ainsi demandé à des enfants de dessiner des bons et mauvais élèves sous forme d'animaux, créant ainsi un bestiaire scolaire.

Afin de mieux analyser les réponses des élèves, l'ensemble des animaux cités par les élèves ont été classés en 7 catégories:
  • animaux féroces
  • animaux de compagnie
  • animaux de la ferme
  • animaux aquatiques
  • oiseaux
  • animaux exotiques
  • autres (mollusques, insectes, rongeurs, crustacés)

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Du côté des bons élèves ...


Les élèves plébiscitent les animaux féroces ( lion, léopard, aigle, crocodile, puma, panthère, renard ) comme représentant les bons élèves.


"Les animaux féroces sont seulement cités en association avec l'image d'un bon élève. Ces animaux renvoient une image de puissance et de force. A la fois facteurs de prestige et de crainte, ils ont des qualités viriles qui expriment la puissance et l'agressivité. Les enfants ressentent donc une certaine ambiguïté vis-à-vis de ces animaux, ce qui fait qu'ils sont à la fois attirés vers eux (voire fascinés) et les appréhendent tout autant. Nous pouvons rapprocher cette ambiguïté de l'ambivalence que suscite aussi souvent l'idée de réussite."

Les deux animaux les plus cités par les enfants sont le lion et le chat qui, d'après une étude de R. Zazzo en 1969, sont "les deux animaux qui ont le plus de notoriété chez les enfants".
Les enfants choisissent donc un animal aimé pour représenter le bon élève, probablement parce que l'élève souhaite s'identifier au bon élève.


Le bon élève est aussi représenté par un animal intelligent (singe, chat, orque, cheval, hibou,..)


Le bon élève, selon les élèves eux-mêmes, serait donc un animal aimé, intelligent, mais aussi redouté.


L'aspect compétitif semble avoir une grande importance, ce qui finalement n'est pas si étonnant si l'on pense à toutes ces évaluations dans le système scolaire traditionnel. Je serais d'ailleurs bien intéressée de connaître les réponses d'élèves issus d'écoles Montessori (où l'enfant progresse à son rythme, sans compétition avec les autres). Cela pourrait être une étude intéressante...


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Du côté des mauvais élèves


Au rang des mauvais élèves, on trouve principalement les animaux de la ferme, le plus cité étant l'âne (et oui, le bonnêt d'âne d'autrefois est toujours ancré dans les esprits...)
Le mauvais élève est ici considéré comme bête, fainéant et entêté.


On retrouve également, parmi ces mauvais élèves, des animaux considérés comme sales, lents (cochon, mouton, vache,...)


L'auteur souligne un point important: selon le statut scolaire de l'élève ('bon" ou "mauvais" élève), le choix de l'animal va être différent. 
En effet, si la majorité des élèves citent l'âne, "les élèves en difficulté font (...) plutôt référence à des animaux réputés pour leur lenteur ou leur saleté, alors que l'âne, souvent associé à la paresse et à la bêtise dans l'imaginaire collectif, n'est pas un animal auquel ils souhaitent s'identifier. Le symbolisme est très certainement trop puissant et trop stigmatisant du fait qu'il représente une caractéristique intrinsèque à l'être humain qu'il leur est difficile de contrôler: l'intelligence."


Le mauvais élève serait donc un animal avant tout bête, mais aussi sale et lent.


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Qu'en est-il de vos réponses ?

J'ai trouvé amusant de vous poser aussi la question, afin d'illustrer cet article.


Voici vos réponses dans ce mini tableau:



bon élève

mauvais élève

animaux féroces

Lion

Hyène

animaux de compagnie

Chien (X2)

Chat

animaux de la ferme

/


Âne (X2)

animaux aquatiques
Dauphin
poisson rouge, carpe
Oiseaux

/
/
animaux exotiques

singe, caméléon, éléphant
Singe
autres (mollusques, insectes, rongeurs,
crustacés...)

rat, raton laveur, écureuil
Marmotte, limace



Vos bons élèves:

Je dirais qu'on peut dégager 2 types de réponses:


-les réponses spontanées, où l'on répond en pensant à l'enfant que l'on a été.
Ainsi, on peut trouver des réponses similaires au groupe d'enfants interrogé.
C'est ainsi que l'on retrouve le lion parmi les bons élèves.
On retrouve également le critère d'intelligence: dauphin, singe, éléphant
Certaines réponses sont influencées par certaines expressions: "mémoire d'éléphant","rat de bibliothèque"
Une mention spéciale pour le raton laveur, bon élève car les lunettes lui vont bien ! J'avoue qu'il m'a bien fait rire celui là ! ;-)


-la deuxième catégorie de réponse résulte d'une réflexion plus élaborée, où l'on ne raisonne plus en tant qu'enfant, mais en tant qu'adulte qui s'interroge sur ce que l'on attend d'un bon élève.
Ainsi, deux nouvelles caractéristiques apparaissent:
la curiosité (écureuil), et la capacité d'adaptation (caméléon)




Votre champion: le chien, pour sa facilité d'apprentissage et son obéissance.
(A noter que les enfants ont placés le chien à la fois dans les bons et mauvais élèves, avec une proportion plus grande du côté des "mauvais élèves")
J'avoue que j'aurais moi-aussi pensé au chien, qui semble être l'animal le plus adapté à rentrer dans le "moule scolaire".
On peut s'interroger ici sur la définition d'un "bon élève" et sur la pertinence des  attentes vis à vis des élèves. "Rentrer dans le moule" prépare-t-il réellement au mieux  à la vie d'adulte ? 


Vos mauvais élèves:


Comme dans les réponses d'enfants, on retrouve parmi les mauvais élèves, les animaux jugés bêtes et fainéants (âne, poisson rouge, carpe, marmotte) ou lents (limace)


Certains animaux peuvent être jugés à la fois comme bons ou mauvais élève. C'est le cas du singe, que l'on retrouve chez les mauvais élèves à cause de son manque de sérieux et c'est aussi le cas du chat, ici chez les mauvais élèves alors que les enfants le plaçaient majoritairement du côté des bons élèves. Le chat se retrouve chez les mauvais élèves à  cause de son indépendance et le fait qu'il n'écoute que lui même, tandis que l'incapacité du mouton à réfléchir par lui même le place lui aussi dans cette même catégorie.
La notion du bon/mauvais élève ne semble pas si évidente..


Au delà de la bêtise, un mauvais élève est aussi un élève qui peut souffrir de sa mauvaise réputation, l'entraînant ainsi dans une spirale d'échec. C'est le cas de la hyène, seul animal féroce que l'on retrouve du côté des mauvais élèves. 


En revanche, l'âne reste le cancre le plus cité.


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Et si...

Et si les ânes pouvaient eux-aussi être de bons élèves ?

Je ne peux pas m'empêcher ici de penser à l'effet Pygmalion, et je suis persuadée que ce principe s'applique au delà du processus d'apprentissage... Je vous en reparlerai plus tard (depuis le temps que j'ai promis à Vaallos de faire un article sur ces enfants que l'on met dans des cases...)



Vous pouvez retrouver cet article sur  le blog collectif des vendredis intellos


mercredi 2 novembre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #7

7ème rendez-vous Montessori.


Aujourd'hui, je vais vous parler de l'activité des boîtes à trésors.


Le principe ?
On propose à Bébé un panier rempli de différents objets. Bébé va ainsi explorer son contenu et découvrir différents objets, différentes matières, différentes formes,différentes couleurs, différentes sensations au toucher...


Quels objets ?
Ce que vous voulez ! La seule contrainte, bien sûr, est que ça ne présente pas de danger pour votre enfant. 




J'ai tout de suite adhéré à l'idée de cette activité. Me restait plus qu'à la mettre en pratique !
Lustucru se tenant assis, c'est le moment idéal pour lui proposer cette activité !




Hier, je lui ai préparé un petit panier coloré, avec 10 objets à l'intérieur:


-un bol en bambou
-une cuillère
-un hochet grelot en bois
-une boite à oeufs en plastique
-un porte monnaie
-un gobelet en plastique
-une pince à linge en bois
-une pièce en plastique d'un jeu de construction
-une lingette lavable
-un bracelet rigide en plastique


J'ai ensuite installé Lustucru assis sur le canapé et lui ai proposé son panier à trésor.

C'est d'abord avec grand sourire qu'il l'a accueilli.

Pendant un long moment, c'est la boîte à oeufs , ainsi que le panier en lui même qui ont su capter son attention.
Puis au bout d'un moment, il s'est décidé à explorer les autres objets:
ce sont le hochet à grelot, le bol en bambou et le bracelet qui l'ont attiré.

C'était vraiment chouette de le regarder explorer tous ces objets, les tournant dans tous les sens, les secouant, les mettant en bouche, les attrapant à deux mains, puis une seule, taper 2 objets l'un contre l'autre...

En observant mon Petit Bonhomme, j'ai pu me rendre compte à quel point cette activité est enrichissante. Et surtout inépuisable. Car en fonction de l'intérêt de son enfant, le contenu de la boîte peut évoluer. 
Puis, plus tard, on peut aussi proposer des paniers thématiques, où les objets seront rangés par couleurs, matière etc...
En grandissant, il pourra aussi choisir lui même le contenu de son panier...


Vous l'aurez compris, je suis complètement conquise par cette activité!




Pour découvrir d'autres boîtes à trésor, je vous conseille d'aller jeter un oeil à ce blog. Ce site regorge d'idées d'activités à mettre en pratique avec nos bout'choux.


mercredi 26 octobre 2011

C'est mercredi, c'est Montessori ! #6

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire (:-D) , je vais donc en profiter pour vous parler des anniversaires Montessori.

Oui, car dans la pédagogie Montessori, anniversaire ne rime pas uniquement avec cadeaux et gâteau. Un anniversaire est une nouvelle occasion d'apprendre.

Qu'est ce qu'un anniversaire ? On fête une nouvelle année écoulée. Et qu'est-ce qu'une année ? C'est le temps que met la Terre pour faire le tour du soleil.

Maria Montessori propose dans sa pédagogie de se centrer sur le sens de cette fête. Elle propose ainsi un petit rituel.

Un cercle est matérialisé par une corde au sol. Au centre, on place une bougie qui représente le soleil. L'enfant qui fête son anniversaire tient un globe, il représente la Terre, et va suivre la corde au sol pour faire le tour du soleil.
L'enfant va ainsi faire autant de tours qu'il a d'années à fêter.

A chaque tour, on raconte à l'enfant les souvenirs de chaque année.
Au premier tour, on lui raconte sa première année. Lorsque l'enfant fait son second tour, on lui parle de sa seconde année, et ainsi de suite...
Pour illustrer ces souvenirs, on peut montrer à l'enfant des photos, des objets. On peut ainsi créer des boîtes pour chaque année: "La boîte à souvenir de ma première année", "La boite à souvenir de ma deuxième année",...

Lorsque l'enfant à terminé ses tours autour du "soleil", il peut venir éteindre la bougie.


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Bien évidemment, je ne vais pas faire ça aujourd'hui pour mon propre anniversaire !!! (il y aurait trop de tours à faire !!!)
Mais je trouve que c'est une bonne idée de se souvenir ainsi de chaque année, cela permet de mieux prendre conscience du temps qui passe, et pour les enfants cela permet de comprendre qu'un anniversaire est autre chose qu' "une journée où l'on reçoit plein de cadeaux"
Bien sûr, ce petit rituel n'empêche en rien les traditionnels cadeaux et gâteau, mais cela apporte un petit "plus". J'imagine aussi que les enfants doivent être ravis d'être au centre de cette animation et d'entendre leur histoire racontée.

J'aime beaucoup l'idée des boîtes à souvenirs pour chaque année. 
J'imagine déjà ce que je pourrai mettre dans la première boîte de Lustucru (même s'il sera encore petit  pour le rituel, je pense dans un premier temps garder l'idée de la boîte)

son premier pyjama, choisi avec amour par ses parents, son premier maillot de bain, qui me permettra de lui raconter ses premières séances aux bébés nageurs, des photos bien sûr, son livre de naissance où tous les souvenirs de sa première année sont écrits, sa tenue de baptême, le cahier de liaison de sa nourrice, où ses journées avec elle sont racontées, ....


Et vous, vous connaissez ce rituel ? Vous l'avez déjà vécu ? Ca vous donne envie d'essayer ?